TAKI 183

Art Contemporain USA

De son vrai nom Demetrios, cet artiste américain d'origine grecque est une véritable légende, considéré par ses pairs comme LE précurseur du graffiti newyorkais.
 
En 1969, Demetrios a 15 ans et vit à Washington Heights, au nord de Harlem. Il passe son été à trainer dans la rue entouré de ses amis Phil et Greg. Ensemble, ils apprennent qu'un gamin qui vit un peu plus haut à Inwood a pris pour habitude d'écrire un peu partout près de chez lui son nom et le numéro de sa rue : JULIO 204. S'inspirant de cette démarche, ils choisissent chacun un pseudonyme : pour Démétrios ce sera Taki (diminutif courant de nombreux patronymes grecs).

L'année suivante, Demetrios intègre un lycée de Midtown Manhattan, qu'il rejoint chaque jour en train. Sur sa route, il dépose sa signature au marqueur indélébile : TAKI 183, à divers endroits dans les stations de metro, sur les affiches, les panneaux, les poteaux électriques et autres lampadaires...

Peu après alors qu'il travaille comme livreur pour se faire un peu d'argent de poche, il amène sa marque jusqu'aux beaux quartiers d'Upper East Side, où celle-ci est remarquée par un journaliste du New York Times qui décide de lui consacrer un article devenu mythique dans l'édition du 21 juillet 1971 : c'est le début de la gloire. On apprend dans ce papier que des centaines de jeunes imitent désormais sa démarche, considérant TAKI comme leur "roi", tandis que les autorités s'inquiètent de l'explosion des coûts liés au nettoyage de ce qui est alors considéré comme une forme d'incivilité. TAKI, lui, rejette ce qualificatif, s'étonnant que l'on s'attaque ainsi aux "petites gens" alors que la ville est régulièrement défigurée par les affiches et autocollants de propagande électorale. C'est ainsi que TAKI est devenu le père du graffiti moderne.

Par la suite, cette forme d'art contemporain connaîtra le succès que l'on sait, prenant la forme de grandes fresques murales complexes et colorées pour lesquelles, de son propre aveu, TAKI n'aura aucun intérêt. Il intègre une université, apprend la mécanique, fonde une famille et mène une vie normale loin des projecteurs. Ce n'est qu'en 2011 qu'il réapparaît publiquement à l'occasion d'une soirée consacrée à la sortie d'un livre sur l'histoire du graffiti. S'il explique "officiellement" avoir rapidement mis fin à son oeuvre et conteste humblement se considérer comme le précurseur du graff, ses fans veulent croire qu'il continue, en toute discrétion, à déposer régulièrement sa marque dans les lieux qu'il traverse.

Oeuvres

Le statut de légende de TAKI 183 vaut à ses oeuvres -forcément rares au vu de leur support et des efforts de la ville de New-York pour les "nettoyer"- d'être de plus en plus recherchées dans les salles des ventes, où elles s'échangent régulièrement à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

  • Sans Titre - 210 x 128cm

    Sans Titre - 210 x 128cm